Gemini Man : clonage du film de science fiction

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En remontant dans le temps jusqu’à 1997, nous découvrons les racines du dernier film d’Ang Lee, “Gemini Man”. Initialement conçu par Walt Disney Pictures, le script a connu une gestation difficile, entravée par des limites technologiques pour donner vie à l’idée de rajeunir le protagoniste principal. Une vingtaine d’années plus tard, en 2016, Skydance Media reprend le flambeau, initiant une série de réécritures et de changements d’équipe avant de finaliser le choix d’Ang Lee à la réalisation et de Will Smith dans le rôle principal.

Ang Lee et le défi de la science-fiction

Ang Lee, réalisateur taïwanais renommé pour sa polyvalence à travers différents genres cinématographiques, relève le défi de la science-fiction avec “Gemini Man”. Connu pour ses œuvres telles que “Le Secret de Brokeback Mountain” et “L’Odyssée de Pi”, Lee s’aventure dans un territoire inexploré avec ce thriller impliquant un tueur à gages poursuivi par son propre clone. Un choix audacieux qui, malgré les promesses visuelles, ne parvient pas à insuffler une vie nouvelle au scénario prévisible.

La révolution visuelle du HFR

Ang Lee opte pour la réalisation en High Frame Rate (HFR), offrant une expérience visuelle inédite avec 120 images par seconde. Cette décision donne lieu à des séquences d’une netteté et d’une profondeur de champ exceptionnelles, révélant des détails invisibles à l’œil humain avec seulement 24 images par seconde. La poursuite en moto entre Henry et son clone, dévoilée plus tard dans le film, devient ainsi spectaculaire grâce à des angles de prise de vue novateurs et à une multiplication saisissante des images.

L’ambivalence du HFR face à la technologie numérique

Cependant, l’innovation du HFR n’est pas exempte de critiques. Si cette technologie sublime les scènes d’action, elle devient une double lame lorsqu’il s’agit de créer un clone entièrement numérique du jeune Will Smith. Malgré les efforts intensifs de l’équipe, le résultat est peu convaincant, laissant le clone de 23 ans avec des mouvements et des réactions presque “robotiques”. Une étrangeté qui crée un décalage inconfortable lorsque l’on voit coexister le Will Smith du “Prince de Bel-Air” avec sa version numérique.

Un scénario entre prévisibilité et symbolisme

Le scénario, malgré ses multiples réécritures, demeure prévisible. Henry Brogan, ancien militaire devenu tueur à gages, souhaite prendre sa retraite, mais se retrouve traqué par son propre clone élevé par son ancien patron, Clay Verris. L’affrontement entre les deux clones finit par révéler que le véritable antagoniste est Verris lui-même. Une trame qui, bien que riche en symboles freudiens et shakespeariens, échoue à explorer pleinement les nuances du clonage et de l’ingénierie génétique.

La superficialité de la réflexion sur le clonage

“Gemini Man” aborde timidement la question du clonage, restant en surface sans distinguer clairement entre le clonage traditionnel et celui impliquant l’ingénierie génétique. Cet échec relègue le film au statut de simple blockbuster de science-fiction, manquant l’occasion de plonger dans les implications éthiques et scientifiques du clonage.

Perspectives manquantes sur la génétique

Lorsqu’il s’agit de génétique, le film semble éluder la réalité et la profondeur du sujet. Les films ont souvent été des plateformes pour explorer et repousser les frontières scientifiques, mais “Gemini Man” choisit de ne pas s’aventurer au-delà de la surface. Une opportunité manquée de stimuler la réflexion du public sur les implications éthiques et les avancées réelles de la génétique.

“Gemini Man” brille par sa révolution visuelle avec le HFR, mais trébuche sur les écueils d’une technologie numérique peu convaincante et d’un scénario prévisible. Le film se contente de gratter la surface du clonage sans plonger dans les aspects les plus complexes et pertinents du sujet. Une occasion manquée pour Ang Lee de fusionner la forme et le fond de manière harmonieuse, laissant le spectateur avec une expérience visuelle innovante, mais intellectuellement décevante.

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Caroline

Caroline, rédactrice passionnée et créative, incarne l'essence même de l'écriture au sein. Dotée d'une plume élégante et captivante, elle transforme chaque sujet en une expérience de lecture immersive.

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