Entre religion et modernité, le royaume essaie de faire jongler les deux termes dans sa nouvelle constitution.

Cette photo représente l’union interdite entre une mineure et un homme beaucoup plus âgé. En théorie, cette pratique est condamnée par l’empire chérifien depuis 2004 mais il est malgré tout encore possible de contourner cette loi.
Depuis le début de son règne, Mohamed VI n’a cessé de mettre en avant la femme marocaine: ouverture d’un compte bancaire sans l’autorisation du père ou du mari et accès à l’éducation. En principe, l’interdiction du mariage mineur est inscrite dans la constitution marocaine (Moudawana) mais la justice peut accorder des exceptions. Malgré le fait que cette pratique soit théoriquement punie par la loi, elle est encore très répandue dans l’empire chérifien. En 2020, plus de 20 000 demandes ont été faites selon le parquet de Rabat.
Lors d’un discours donné le 30 juillet 2022, le roi a evoqué le fait de vouloir réformer la constitution marocaine sans déroger aux commandements religieux. Si aucun texte dans le coran n’interdit le mariage entre personnes mineures et majeures, la loi, elle, le prohibe. Pourtant, le juge de la famille est en droit de l’accepter tant qu’aucun des représentants légaux ne s’oppose pas à cette alliance. Dans la culture sociale, l’autorité du père vaut parfois plus que la justice. Le code de la famille autorise les mariages coutumiers dans le but de donner un cadre légal et de protéger la femme mais de nombreuses associations y voient un moyen supplémentaire d’agréer les unions précoces.
Nora Essalhi