
Rien de mieux pour résoudre le fléau du crack à Paris que de construire un mur. Le passage Forceval, à la frontière entre les deux villes, est désormais condamné. La raison ? Empêcher les toxicomanes d’aller en Seine-Saint-Denis.
En réalité, il ne s’agit pas d’un « mur de la honte », comme l’expression qui désignait autrefois le mur de Berlin, mais de deux : d’un côté Paris, de l’autre côté Pantin. C’est d’ailleurs sur cette façade qu’une personne a tagué « le mur de la honte, merci Darmanin » en vert fluorescent, afin que la couleur jure avec sa couleur insipide.
Depuis le vendredi 24 septembre, les critiques fusent contre le Ministre de l’Intérieur, qui est à l’origine de la demande. Suite à l’évacuation des jardins Eole (18ème) et de Stalingrad (19ème), les centaines de consommateurs de crack ont été déplacés dans un campement insalubre à Porte de la Villette. Face à la proximité avec Pantin, il ordonne la construction urgente d’un mur pour empêcher leur circulation hors de Paris.
Derrière cette prise de position se cache un artiste inconnu. Mais l’indignation est présente pour tous, aussi bien du côté de l’opinion publique que des politiques. Relayée sur le compte Twitter du collectif Sainte-Marguerite en réponse à un tweet du compte officiel de Darmanin où on le voit poser la première pierre d’un nouveau commissariat, la photo porte une description ironique: « Le sens du timing ! @GDarmanin semble se reconvertir en maçonnerie ».
De simples blocs de bétons assemblés ne peuvent régler l’insécurité que subissent et dénoncent les riverains. Et à moins d’une solution miracle et inconnue, le problème des addictions aux drogues ne se solutionne pas en deux coups de truelle. Ce mur est un symbole absurde, immoral, et démontre l’incapacité des dirigeants à régler ce problème qui touche majoritairement l’est de la capitale et les villes alentours.
Lou Tabarin