Acheter sur la plateforme, c’est détruire les petits commerces et aussi participer à la destruction de notre écosystème.
Les feux de forêts qui ont ravagé l’Australie en 2019 et 2020 ont suscité beaucoup d’émotion et de mouvements de solidarité. En janvier 2020, Jeff Bezos annonce qu’il donnait 1 million de dollars pour protéger les communautés locales, la faune et la flore. Alors que certains l’applaudissent, c’est à la vie qu’Amazon mais feu.

En devenant plus puissant, ce sont les transports, les emballages, les entrepôts, le stockage de données et l’utilisation de machines qui se multiplient, sans compter tous les nouveaux gadgets que la plateforme propose chaque jour. Chacun de ses aspects renforce l’effondrement climatique. En 2018, Amazon a émis 55,8 millions de tonnes de gaz à effet de serre, soit l’équivalent des émissions du Portugal. Selon un rapport de l’association Attac qui essaye d’informer sur les méfaits d’Amazon, les chiffres que l’entreprise donne ne sont pas bons. De plus, Amazon « ne fournit aucune donnée clé permettant de vérifier ses allégations sur ses émissions de CO2 : nombre de trajets et modes de transport acheminant les produits à travers le monde ; nombre de produits vendus par grandes catégories (textile, électrique, autres) ; nombre de data centers et leur consommation énergétique. » La transparence n’y est pas.
Le modèle d’Amazon se base sur une stratégie insoutenable pour l’environnement : transporter au plus vite des produits vers ses clients. Malgré la possibilité de choisir une livraison moins rapide, elle compte 150 millions de membres Amazon Prime. Ces derniers peuvent profiter de la livraison en un jour. Ce modèle entraîne une multiplication des camions, des bateaux et des avions en circulation constante. Notons que le transport des marchandises par avion émet 6 à 7 fois plus de gaz à effet de serre que par camion. La livraison en 24H provoque une forte augmentation du transport aérien. D’après ce rapport, en juillet 2019, Amazon a transporté 29% de produits en plus par avion qu’en 2018.

Le transport est un des secteurs les plus polluants au monde. Ainsi, pour se montrer écologique, Amazon investit 100 millions de dollars dans des projets de reforestation. Son plan est de planter des arbres afin d’absorber les gaz à effet de serre. Cependant, il faut plusieurs années à un arbre pour absorber le CO2 émis en une seule année par une entreprise. Il faut donc plusieurs années pour absorber les gaz à effet de serre du transport des 15 milliards de produits qu’elle a vendu en 2018. Miser uniquement sur la plantation d’arbres pour répondre aux problèmes d’émissions de gaz à effet de serre est un risque. Face aux incendies, les arbres relâcheront tout le CO2 qu’ils captent.

Amazon est aussi le stockage de données en ligne. Ils sont les leaders mondiaux du cloud, loin devant Google et Microsoft. Ils sont aussi leader de la pire empreinte écologique face à ses concurrents. Transports, infrastructures, stockages de données et utilisation massive d’énergies fossiles, le modèle même d’Amazon est incompatible avec le respect du vivant.
Son modèle entraîne aussi un changement dans les habitudes des consommateurs vers une surconsommation effrénée. La perversité d’Amazon est de faire passer des désirs pour des besoins immédiats
Amazon n’est pas là parce que Jeff Bezos est méchant. Amazon est là parce que les moyens de production ont évolués de telle sorte que les supermarchés sont dépassés par un modèle plus performant et rentable. Amazon est la suite logique des grandes surfaces. Elle a déjà détruit nos commerces de proximité. Elle va transformer peu à peu le monde des salariés. C’est un problème global qu’il faut intégrer dans ce grand système de production qu’on appelle le capitalisme et qu’il serait grand temps de remettre en question.
Retenons que le meilleur produit social écologique est celui que l’on n’achète pas.
Rajendrabose Shamene.