Le dernier film d’Ivan Calbérac n’est pas le premier à transférer son histoire du sixième art (théâtre) vers le septième (cinéma), mais il offre du renouveau au cinéma français. Et ça fait du bien.
Il est vieux, elle est jeune.
Il est solitaire, râleur et renfermé. Elle est pétillante, belle et perdue dans la vie.
Henri et Constance, les deux personnages centraux de ce nouveau film, forment un duo électrique sur grand écran grâce à leur (grande) différence d’âge. Ils doivent cette situation à Paul, le fils d’Henri : le quadragénaire veut que son père ait de la compagnie et de l’assistance au quotidien, le tout contre un loyer à prix cassé. Ce loyer parisien descendra encore quand Monsieur Henri proposera un marché peu conventionnel à sa jeune locataire. Le petit équilibre familial entre le vieillard et son fils en sera alors bouleversé…

moments opposés de leur vie, un qui la commence, un autre qui la termine. » Ref: Dossier de Presse 2015 © StudioCanal
L’origine
L’histoire de L’étudiante et Monsieur Henri a été créée par Ivan Calbérac pour le théâtre, et son succès en 2012 a convaincu l’auteur de l’adapter au cinéma. Ce changement de format débarrasse le film de la contrainte théâtrale des unités de temps, de lieux et d’intrigue. Sur les planches, une histoire se doit d’être courte et concise.

A l’écran, L’étudiante et Monsieur Henri se permet de nombreux décors, plusieurs intrigues secondaires et une durée de trois mois. Le film va même jusqu’à pousser l’action à l’étranger…. Ce qui n’empêche pas le scénario d’être parfois prévisible. Heureusement, son charme et son humour n’en pâtissent pas.
L’étudiante et Monsieur Henri ne se prive pas d’un casting « grands noms français. » Claude Brasseur (Henri), Frédérique Bel (Valérie) et Guillaume de Tonquédec (Paul) confèrent au film un aspect de cinéma populaire à la française. Le vieux grognon, la belle-fille coincée et le fils timide sont bien incarnés par les trois comédiens.
C’est pourtant sur les épaules de la jeune inconnue Noémie Schmidt que repose l’intérêt du film. Elle joue Constance, le personnage principal, avec une sincérité touchante. Tandis que son manque d’expérience se ressent parfois durant le long-métrage, son duo avec Claude Brasseur marche très bien à l’écran. Il apporte le charme central de l’histoire, et il crée le rire dans la salle.

Pendant 93 minutes, le public est témoin de l’amitié naissante puis concrète entre l’étudiante et Monsieur Henri. La fin du film, belle et prévisible, conclut cette amitié à travers une morale simple sur la vie et la relation aux autres. L’étudiante et Monsieur Henri mérite de marquer le cinéma français. Depuis Le Fabuleux Destin d’Amélie Poulain (Jean-Pierre Jeunet, 2001), on n’avait pas vu Paris aussi bien capté par un cinéaste.
Marianne HECART
Réalisateur, scénario : Ivan Calbérac
Production : Mandarin Cinéma, StudioCanal
Producteurs : Isabelle Grellat Doublet, Eric Altmayer, Nicolas Altmayer
Casting : Claude Brasseur (Henri), Guillaume de Tonquédec (Paul), Noémie Schmidt (Constance), Frédérique Bel (Valérie)
Genre : Comédie
Nationalité : Française
Date de sortie : 7 octobre 2015
Durée : 98 minutes
Costumes : Claire Lacaze
Photographie : Vincent Mathias
Son : Philippe Fabbri, Damien Aubry, Emmanuelle Croset
Musique : Laurent Aknin
Montage : Hervé Guichard
Distributeurs : StudioCanal
Photos du film et citations : Dossier de Presse
Photo de la pièce de théâtre : Stéphane Audran Photographie